Nous ne sommes pas sans savoir que nos ressources s’épuisent et que nos contraintes environnementales s’intensifient. Cette prise de conscience engendre de nouvelles manières de créer et d’appréhender les matières premières. Voyions comment cela est possible à l’échelle des sociétés actuelles comme à l’échelle individuelle.
Qu’est-ce que l’innovation frugale ?
L’arrêt de l’économie causée par la pandémie récente a accrue notre prise de conscience quant aux changements à opérer dans nos modes de consommation quotidienne.
Le concept d’innovation frugale, ou l’art de faire mieux avec moins, est une des réponses apportées en vue d’une consommation plus responsable.
De ce concept émerge l’idée de low-technologie, partie intégrante de l’innovation frugale, consistant à développer des technologies simples à partir de moyens courants et directement disponibles (le recyclage en est un bon exemple), ou encore celle du low design. Si le concept est de plus en plus apprécié des grandes entreprises, qui développent en parallèle une démarche de design thinking laissant place à l’intuition, il vous est aussi possible d’appréhender ce concept chez vous pour vos besoins personnels, et contribuer aussi à cette idée d’économie frugale.

Vous vous demandez comment ? Nous vous donnons ici quelques petites astuces…
Le défi de l’innovation frugale
Si l’innovation frugale est un concept qui est depuis longtemps intégré dans les économies émergentes aux faibles ressources, c’est un terme qui sera popularisé en 2013 par l’économiste franco-indien Navi Radjou et dont les écrits font désormais autorité.
Inspiré du terme « Jugaad » qui traduirait en Inde le principe de la débrouillardise, le concept d’innovation frugale consiste à développer des innovations responsables de manière la plus simple possible, et en utilisant un minimum de moyens, pour répondre à des besoins clairement identifiés.
La démarche vise donc à réduire les coûts, certes, mais en ne rognant pas sur la qualité du service ou du produit rendu comme l’on pourrait le concevoir avec l’idée du low-cost. Pour simplifier cette idée, Navi Radjou emploie alors une devise qui deviendra la définition vulgarisée de l’innovation frugale : « faire mieux avec moins ». Cela donne envie, vous ne trouvez pas?

Dans les pays émergents, on cultive déjà cette notion d’adaptabilité. N’ayant pas autant de ressources que certains de leurs voisins, il s’agit de s’adapter aux moyens disponibles afin de créer des innovations nécessaires au quotidien. En Inde, un réfrigérateur a été mis au point à partir du système de refroidissement des ordinateurs.
Le Chotukool a alors permis à de nombreuses familles aux faibles revenus de disposer d’un moyen de conservation à faible coût. Un bel exemple de low-technologie qui fait appel au sens de la débrouille et de la créativité pour répondre à des besoins essentiels sans pour autant puiser dans les ressources naturelles.
Revenir à l’essentiel, finalement. C’est le chemin que prend aussi le graphisme, avec la tendance au low design. Nous ne sommes plus dans l’épuration extrême, mais dans le travail sur un détail en particulier, une couleur, une forme.
Dans le design aussi, la tendance est au recyclage, à la réutilisation, aux réductions des chaînes de production. Le low design marque son opposition à toutes les formes d’obsolescence programmée qui concerne nombre de nos objets quotidiens. Le meilleur exemple de low design est celui du tabouret du finlandais Alvar Aalto : 3 pieds, une planche, un tabouret. Voila une épuration du style qui pourtant prend tout son sens dans son utilisation. Et qui pourrait donner l’envie à chacun de se lancer dans des créations.

Etre acteur de la frugalité, c’est possible ?
Il est à notre échelle tout aussi possible de revenir à l’essentiel, de recycler pour créer, d’innover sans pour autant consommer. Le « Do It Yourself » permet cela.
L’innovation frugale n’est pas uniquement une manière de faire, elle est surtout un état d’esprit. C’est une notion de partage qui est ainsi déployée. Partage de connaissances, de savoir-faire, d’astuces, nécessaires parfois pour nous permettre de nous lancer vers l’inconnu. Et les récents confinements n’ont faits que nous renforcer dans cette démarche de faire avec ce qu’on a sous la main !

L’idée est assez simple. Il s’agit d’identifier un besoin, et de tenter d’y répondre avec un minimum de ressources, le but étant de limiter les coûts, qu’ils soient financiers ou environnementaux. Et tous les domaines sont concernés : décoration, cosmétique, mode, outils…
Prenons l’exemple de la cosmétique : un gommage efficace peut être réalisé à base de marc de café et d’huile d’olive. Ainsi, vous utilisez un ingrédient qui aurait pu être simplement jété, le marc, et employer différemment un produit que tout le monde possède dans sa cuisine ! L’impact est non seulement écologique, puisqu’il n’induit aucune production massive, ni emballage en plastique, et financier puisque vous n’avez rien dépensé ! En outre, la transparence est totale quant aux ingrédients utilisés.

Nous pouvons donc tous être acteurs d’une économie frugale, mettant à contribution notre créativité au service de nos besoins essentiels. C’est en partant de ce postulat que nous réussirons à protéger notre planète en limitant la consommation de ressources et en agissant de manière responsable. Et puis, quoi de plus gratifiant que de réaliser quelque chose soi-même ?
Chez I MAKE, vous trouverez des kits à l’image de cette innovation frugale:
- Les Boxs Upcycling de RESAP PARIS
- Les kits pour upcycler ses vêtements de Couturist
- Les emballages cadeaux recyclés et recyclables de Poly.

La frugalité peut en fin de compte être perçu comme un défi personnel. Comment faire mieux avec moins ? Comment puis-je être un acteur responsable tout en m’amusant ? Autant de questions qui peuvent être appréhendées au cours de vos créations.
Alors, à vos ciseaux, crayons, pinceaux… prêts, innovez !