Vous avez repéré une plante qui vous plaît et vous aimeriez bien l’ajouter à votre collection végétale ? S’il n’est pas possible de récupérer toute la plante avec sa racine, essayez le bouturage !
Il existe plusieurs manières de faire des boutures mais le principe est toujours le même : prélever un organe sur le végétal et le planter dans le substrat adéquat afin d’obtenir un pied identique à la plante-mère. Selon la saison et la plante, le bouturage se réalisera à partir d’un organe différent (tige, racine, feuille, …) et dans un substrat différent (eau ou terre généralement). Alors, à talon, en crossette, de tige ou d’œil, quelle technique de bouturage choisir ? Voici tout ce que vous devez savoir pour bouturer correctement une plante.

La bouture de tige
C’est le type de bouture le plus connu et le plus simple. Il consiste à prendre un tronçon de tige de la plante et à le planter directement dans la terre. Pour mettre toutes les chances de votre côté et réussir ce bouturage, pensez à bien retirer les feuilles de la base de la tige et à réaliser la coupe sous un nœud. La technique, bien que très simple, nécessite quand même de respecter quelques règles. Les boutures de tige sont classées en fonction de la maturité du végétal à bouturer. On distingue ainsi trois types de boutures de tige :
- Les boutures herbacées, ou boutures en vert, se font avec des tiges jeunes et tendres, qui n’ont pas encore commencé leur processus de lignification. (durcissement des tissus). Elles se réalisent au printemps.
- Les boutures semi-ligneuses, ou semi-aoûtées dont la tige n’est pas aussi tendre que la bouture herbacée mais pas encore aussi dure qu’une bouture ligneuse, se réalisent en août.
- Les boutures ligneuses, qui se réalisent avec des tiges bien dures et matures sont à faire en automne.
Vous pouvez faire des boutures de tige avec la plupart des plantes vivaces et annuelles, et aussi bien avec des arbustes que des arbres. La tige produit très rapidement une racine mais reste sensible à la déshydratation : pensez à bien les humidifier. Préférez les planter en pots ou en caissettes dans un substrat souple et drainant. Coupez la tige en biseau, faite un trou dans la terre avec votre doigt, déposez-y la bouture et refermez le trou. Conservez votre bouture à l’abri des courants d’air et du plein soleil. L’idéal est de disposer d’une serre froide. Lorsque les racines sont bien développées, vous pourrez repiquer votre plante individuellement.
La bouture de racine
Il suffit de prélever un bout de la racine de la plante-mère et de le replanter. Choisissez une racine jeune et ligneuse, qui pourra émettre des bourgeons, et surtout, ne prélevez pas un trop gros tronçon, au risque d’affaiblir la plante-mère ! Ce bouturage s’effectue en hiver et se pratique sur des plantes aux racines épaisses (gaillarde, géranium, pavots, etc.) et sur certains arbustes drageonnants (framboisier, lilas, hibiscus…).

La bouture dans l’eau
Pour certaines plantes, nul besoin de terre pour produire de nouvelles racines : un peu d’eau suffit. Pour réaliser un bouturage à l’eau, préférez le faire en été et avec des plantes d’appartement comme le bégonia, la misère et le philodendron, mais le laurier-rose, le lierre et le saule peuvent aussi se bouturer de cette manière.
Cependant attention : le repiquage peut parfois être plus difficile qu’un bouturage de racine ou de tige. Attendez que les racines soient bien présentes avant de replanter la bouture dans un pot de terre bien drainé.

Le bouturage de feuille
L’avantage du bouturage de feuille c’est qu’il peut se réaliser tout au long de l’année. Il s’emploie sur des plantes aux feuilles charnues, les plantes d’appartement, mais aussi les plantes grasses. Déposez simplement la feuille sur la terre, ou dans l’eau et soyez patient.
La bouture en talon
La technique du bouturage en talon consiste à prélever une branche secondaire en la détachant de la tige principale tout en conservant un petit morceau de cette dernière. Cette méthode s’opère sur les plantes “qui font du bois” : les vivaces semi-arbustives, les grimpantes et les conifères. On peut réaliser ce type de bouture à toutes les saisons, sauf en hiver. La bouture sera à planter dans un substrat léger et humide.
La bouture en crossette
C’est une variante de la bouture en talon mais qui concerne les plantes lignifiées comme la vigne et l’olivier. La différence entre ces deux techniques de bouturage consiste à garder une section entière de 1,5 cm du rameau principal. Elle prend ainsi la forme d’une “crosse”. Il suffira ensuite de la planter en été ou en automne et dans les mêmes conditions que les autres boutures.
La bouture d’œil
Le bouturage d’œil consiste à prélever un morceau de rameau comprenant un œil. Il se pratique en février pour les boutures à œil en sec et en été pour les boutures à œil en vert. Ce type de bouture est très lent à se développer. Une fois le morceau prélevé (choisissez un morceau de 3 à 4 cm avec un bourgeon), déposez-le simplement sur la terre, sans enterrer l’œil. Placez ensuite la bouture sous chaleur de fond. Pour cela, le godet en terre cuite est le contenant idéal puisqu’il maintient la terre fraîche et humide. On utilise cette technique pour les hortensias, la vigne, le rhododendron et les ronces.
Vous savez maintenant tout sur les différents types de bouturage ! Vous pouvez vous lancer et donner naissance à de superbes spécimens, tout en offrant à votre intérieur une ambiance végétale à moindre coût. Eh oui, si vous vivez en appartement ou ne disposez tout simplement pas d’une serre, vous pouvez réaliser vos boutures chez vous en intérieur. Placez vos jeunes pousses dans des pots en terre cuite, des verres, des bocaux (pour une version terrarium ) ou même des bouteilles, et selon leurs besoins, suspendez-lez à un velux, posez-lez sur un rebord de fenêtre ou sur une échelle en bois pour un effet encore plus champêtre.

Cet article a été rédigé par Julie Arnoux.