Les techniques de reliure à la main

La reliure consiste à assembler entre elles les pages d’un livre et les encadrer d’une couverture. Sa structure doit à la fois permettre d’ouvrir le livre facilement et être suffisamment solide pour résister dans le temps. À l’origine purement fonctionnelle, la reliure s’est rapidement élevée au rang d’art au cours de l’histoire. Aujourd’hui, toutes les folies sont possibles en matière de reliure artisanale : invisible ou apparente, simple, colorée ou sophistiquée, à vous de choisir  celle qui vous plaît !

Court historique de la reliure occidentale

Dans l’Antiquité, le papyrus, puis le parchemin, étaient les supports de l’écriture. Entre les IIème et IVème siècles, le livre tel que nous le connaissons apparaît et remplace progressivement les rouleaux de parchemin. Aussi appelé « codex », ce livre se présente sous la forme d’un ensemble de feuillets reliés au dos. Bien plus pratique qu’un rouleau continu pour retrouver la page qui nous intéresse, cette forme de livre a perduré jusqu’à nos jours !
C’est donc à partir de cette époque que se développe la reliure. Les couvertures des premiers livres sont l’œuvre d’orfèvres, recouvertes de plaques incrustées de pierres précieuses. Puis le cuir, ciselé ou estampé, vient recouvrir les livres, ainsi que des tissus précieux comme le velours ou la soie. Des fermoirs finement ciselés sont ajoutés pour maintenir les volumes fermés.
Avec l’invention de l’imprimerie à la fin du XVème siècle, le papier remplace le parchemin et les livres prennent une forme plus actuelle. La Renaissance apporte ses lettres de noblesse à l’art de la reliure, où filets, rubans, tresses, volutes et formes géométriques ornent les ouvrages.
Au XXème siècle, une nouvelle génération de relieurs casse les codes de la reliure traditionnelle en expérimentant de nouvelles techniques et matériaux.

Un peu de vocabulaire

  • Plats : Nom traditionnel donné aux couvertures d’un livre, qui étaient à l’origine des planches de bois. Les plats peuvent aujourd’hui être rigides ou flexibles.
  • Couvrure : Matériau servant à recouvrir la couverture du livre. Il s’agit généralement de papier de recouvrement ou de toile à reliure.
  • Cahier : Groupe de feuilles pliées en deux. Un livre est souvent constitué de plusieurs cahiers. On appelle l’ensemble des cahiers « corps d’ouvrage ».
  • Feuillet : Une feuille pliée en deux crée deux feuillets. Chaque feuillet comporte deux pages (une recto et une verso).
  • Dos : Tranche du livre. Il peut être collé, brisé (c’est-à-dire non collé aux cahiers) ou absent selon le type de reliure choisi.
  • Tranchefile : Bourrelet entouré de fils qui renforce le haut et le bas du dos d’un livre.
  • Gardes ou pages de garde : Pages qui se font face immédiatement après la couverture d’un livre. La première et la dernière page sont généralement collées à la couverture.

Le matériel de base pour laisser s’exprimer le relieur qui sommeille en vous

Selon le type de reliure choisi, vous aurez besoin de :

La reliure cousue, dite à la française

Cette technique est idéale pour relier des ouvrages peu épais quand on ne dispose pas de matériel professionnel. Les feuilles, assemblées ou non en cahiers, sont cousues entre elles à la main le long de la tranche. Le tout est ensuite collé au dos et relié à la couverture grâce à des pages de garde.

La reliure à dos carré collé

Prévue pour des livres plus épais, les feuilles sont ici directement collées à la couverture, sans avoir été cousues au préalable. C’est l’une des techniques les plus souvent utilisées dans la fabrication des livres du commerce. Elle est un peu moins durable que la reliure cousue.

La reliure à dos brisé ou ficelle passée

Contrairement à un dos collé, le dos du livre est ici indépendant des pages. Seules les pages de garde sont collées à la couverture. Souvent courbé, ce type de dos permet une grande amplitude d’ouverture. La technique est plus complexe à mettre en place de manière artisanale, du moins pour les débutants.

La reliure japonaise

Héritée des traditions japonaises, cette technique de reliure artisanale consiste à assembler des feuillets simples entre deux couvertures, rigides ou non, par une couture apparente. Lors de la couture, le fil ne doit jamais repasser sur lui-même. Le résultat obtenu est un livre à ouverture plus réduite, surtout si la couverture est rigide et la reliure de grande taille. Elle conviendra donc mieux aux carnets, petits livres ou aux petits albums de scrapbooking.

La reliure copte

Les coptes, chrétiens d’Egypte, seraient les premiers à avoir inventé un livre constitué de plusieurs cahiers cousus ensemble. Il s’agit d’une reliure sans colle, dont les coutures apparentes forment des sortes de tresses sur la tranche du livre. Elle offre une ouverture à plat parfaite, ce qui permet au livre de recevoir des photos ou des collages sans forcer sur les coutures de la reliure.

La reliure en accordéon

Elle consiste à créer un accordéon en papier de la hauteur du livre et de quelques centimètres de large. Chaque bord de l’accordéon est collé aux couvertures. Les feuilles sont ensuite collées entre les plis de l’accordéon, puis le dos du livre est ajouté et la couverture est recouverte.
Traditionnellement utilisée pour exposer des pop-ups de façon à dissimuler les mécanismes, la reliure en accordéon peut aussi être utilisée pour créer des albums ou des carnets façon art journal.

La reliure à vis

Cette technique de reliure à plat assemble les pages d’un document entre elles à l’aide d’une ou plusieurs vis, en métal ou en plastique. Si une seule vis est utilisée, l’ouvrage aura la particularité de s’ouvrir en éventail, ce qui est très pratique pour les nuanciers par exemple.

La reliure à spirale

Une spirale métallique assemble entre elles les feuille, et peut être éventuellement recouverte d’un dos et de plats pour la dissimuler. Elle permet une ouverture à plat et est de ce fait tout indiquée pour les gros ouvrages ou les documents techniques.

Avez-vous déjà expérimenté la reliure artisanale ? Partagez vos créations reliées avec le #IMAKE !

Cet article a été rédigé par Les yeux en amande.