Qu’est-ce que le “paper art” ?

Le paper art, qu’on pourrait traduire par “art du papier” ou “artisanat du papier” en français, désigne toutes les formes d’art qui utilisent du papier comme matériau principal pour créer des objets en 2D ou 3D.

Sculpture, pliage, découpage, superposition : le papier est un outil de base formidable pour exprimer sa créativité, grâce à sa quasi-infinité de textures et de couleurs. Ce matériau est, de plus, peu onéreux et facilement accessible : il suffit de regarder, nous sommes entourés de papier. Autant de bonnes raisons pour se lancer dans le paper art !

La fabrication du papier

Matériau ancestral inventé en Chine il y a plus de 2000 ans, le papier a joué un rôle prépondérant dans la communication et la diffusion du savoir au cours de l’histoire. Autrefois rare, le papier fait aujourd’hui partie intégrante de notre vie quotidienne et de nos loisirs créatifs.
Traditionnellement, le papier était fabriqué à partir de chiffons de coton, de lin ou de chanvre. Aujourd’hui, il est fabriqué, tout comme le carton, à partir de bois, de papiers et cartons recyclés, ou de coton pour les papiers d’art. Après extraction des fibres de cellulose par broyage ou traitement chimique, la pâte à papier est assouplie, puis mélangée à des charges minérales comme le kaolin. Celles-ci permettent d’éliminer l’acidité du papier et d’assurer sa bonne conservation. On y ajoute aussi divers produits comme de la colle, des colorants, des azurants optiques pour accentuer sa blancheur. La pâte est ensuite étalée sur une toile de tamisage, égouttée, pressée à chaud, lissée et séchée. Ce sont les étapes de ce processus qui vont déterminer les caractéristiques du papier et son usage.
On distingue les papiers à usage graphique (journaux et magazines, bureautique, correspondance…), des papiers et cartons d’emballage et de conditionnement, et des papiers spéciaux dits “de création”.

Les différents types de papier pour la création

Il existe une multitude de papiers, classés en grandes familles selon leurs caractéristiques : grammage, épaisseur, épair, grain, capacité à retenir l’eau, teinte, opacité, brillance, texture, etc.
L’épair est un indicateur de la répartition des fibres dans le papier. Le grain correspond à la texture du papier : il peut être adouci, fin, moyen, ou “torchon”. Le grammage, quant à lui, correspond au poids du papier par unité de surface (g/m²). Plus le grammage est élevé, plus le papier est épais et rigide. Les feuilles classiques de papier blanc A4 ont un grammage moyen de 80 g/m².

Voici quelques exemples de papiers et leur usage :

  • Le papier aquarelle est lourd (à partir de 185 g/m²) pour éviter tout risque de gondolement, à grain fin ou torchon.
  • Le papier origami est fin et léger (60 g/m²). Il marque bien les plis et offre une excellente résistance aux déchirures. Ses feuilles carrées de 15 x 15 ou 20 x 20 cm présentent deux faces de couleurs différentes.
  • Les papiers à dessin ont des grains fins à moyens et s’utilisent avec des crayons, des craies, des fusains ou des pastels. Ils peuvent être blancs ou teintés.
  • Le papier type bristol est lisse et mat, parfait pour les dessins au feutre, pour le découpage ou la création d’objets en 3D.
  • Le papier de soie est très fin (18-25 g/m²) et s’utilise notamment pour créer des fleurs en papier. Le papier crépon est un peu plus lourd (32 g/m²) et possède une texture ondulée qui permet de l’étirer.

Les bons outils

Grâce à ses propriétés, le papier peut se plier, se courber, se modeler, se découper en formes simples ou complexes, se coller, se superposer, s’enrouler sur lui-même, se déchirer, se transformer en pâte à papier mâché, et même se coudre.
Pour le manier, plusieurs outils vous seront utiles : un cutter de précision, des ciseaux à affûter régulièrement, une règle en métal, de la colle universelle à séchage rapide ou de la colle vinylique blanche. Un plioir pour pré-plier proprement et un tapis de découpe pourront aussi vous aider.
Pour les découpes, une machine de découpe vous permettra de gagner du temps et de la précision. Une goupille de quilling vous sera utile pour enrouler des rouleaux de papier ou pour donner du mouvement à des formes en papier. Enfin, pour faire votre papier vous-mêmes, vous aurez besoin d’un mixeur plongeant, d’une bassine et d’un tamis.

Les techniques  de paper art

  • Originaire de Chine et très populaire au Japon, l’origami est l’art du pliage du papier. Il utilise des feuilles carrées, qu’on ne doit en principe pas découper, mais uniquement plier suivant une succession d’étapes jusqu’à obtenir le modèle final.
  • Le kirigami est, quant à lui, un art japonais de découpe de papier. Les motifs créés sont des animaux, des fleurs, ou des silhouettes.
  • Le pop-up est un ouvrage structuré, qui, quand on l’ouvre, met en valeur une scène en 3D grâce à divers mécanismes. Il s’agit principalement de cartes, et on peut aussi retrouver des pop-ups dans les livres pour enfants.
  • Le quilling, en français paperolles, consiste à associer de fines bandes de papier enroulées sur elles-mêmes pour créer un dessin tout en relief et en texture.
  • Le papercraft désigne la création de sculptures 3D en papier découpé, plié et collé. De telles créations sont très utilisées aujourd’hui pour le set design ou la réalisation de vidéos en stop motion. Pour créer des sculptures en papercraft, l’utilisation de papier épais (entre 150 et 250 g/m²) est conseillée. Plus la création est grande, plus il convient d’utiliser un grammage élevé.
  • Les paper toys sont des jouets réalisés en papercraft. On trouve sur le net des dizaines de modèles pour les créer soi-même.
  • Le papercut, ou papier découpé, consiste à découper des scènes ou des personnages très détaillés, et éventuellement à superposer plusieurs feuilles pour créer des compositions. Une machine de découpe est fort utile pour s’adonner au papercut !
  • Le cartonnage permet de concevoir des objets en carton, avant de les recouvrir de papier aux textures et aux couleurs variées. La technique du decopatch, s’utilise quant à elle sur des maquettes en papier mâché prêtes à l’emploi.
  • Le scrapbooking consiste à créer des albums photos uniques et très personnalisés, en les décorant de papiers à motifs découpés et superposés. Des presses et des gabarits appelés “dies” permettent de découper facilement le papier.
  • La fabrication de papier ou de papier mâché à la maison est un moyen de recycler le papier en le mixant et en le mélangeant à de l’eau, avant de l’utiliser tel quel pour créer des sculptures, ou de le faire sécher sur un tamis pour créer des feuilles. Il est possible d’y ajouter des graines pour en faire du papier ensemencé.

Cet article a été rédigé par Les yeux en amande