Artisanatek est une plateforme qui propose des cours en ligne avec des artisans et artistes français et permet de découvrir leurs savoir-faire et apprendre leurs techniques.

Nous vous proposons de faire plus ample connaissance avec Andrea et Guillaume, fondateurs de cette belle plateforme.

Andrea est née en Argentine. Elle a toujours rêvé de vivre en France. Passionnée de peinture et de dessin depuis toute petite, elle puise son inspiration dans la mode. Après un Master argentin en Arts plastiques, elle vient compléter ses études en France avec un diplôme en modélisme de mode. Elle a toujours aimé travailler en freelance, et avant de découvrir Paris, elle avait ses marques de vêtements en Argentine. Aujourd’hui,  elle est professeur d’illustration, d’art plastique et de stylisme modélisme. Comme toute âme créative, elle aime multiplier les moyens d’expression. Andrea est aussi comédienne et chanteuse pour des comédies musicales !

Guillaume, lui, est ingénieur de formation. Il a été consultant en stratégie pendant plus de 13 ans. En parallèle, il a toujours été passionné de bricolage et de recyclage.  Il aime fabriquer, restaurer ou réparer les objets qui l’entourent et a rénové la maison familiale. En 2019, par passion, il décide de passer son CAP d’ébéniste en candidat libre.

Depuis un an et demi, ils se consacrent majoritairement à leur plateforme Artisanatek, tout en gardant les cours artistiques et la comédie musicale pour Andréa, et quelques commandes d’ébénisterie pour Guillaume.

« Il est indispensable à mon équilibre de faire des choses avec mes mains » nous confie Guillaume.

Tous deux ont accepté de répondre à mes questions pour vous faire découvrir l’univers d’Artisanatek.

1. Comment est né Artisanatek ?

Dans la vie, Guillaume et Andrea sont mari et femme.

« Ce n’était pas du tout prévu de créer une entreprise ensemble, mais finalement c’est super ! » s’amuse Andrea.

Officiellement, Artisanatek est né il y a un an et demi. Comme bien des projets entrepreneuriaux, cette idée chemine depuis plus longtemps dans les têtes d’Andrea et Guillaume.

Lorsque Guillaume a décidé de se présenter en candidat libre au CAP d’ébénisterie, il travaillait et, de ce fait, ne pouvait pas consacrer tout son temps à son apprentissage. Ces formations n’existent pas ou peu en cours du soir et il n’est pas facile de trouver un cours ou un stage près de chez soi. Il s’est alors tourné vers Youtube, le format vidéo lui permettant d’être maître de son temps d’apprentissage. Mais si Youtube s’avère une mine d’information, celle-ci n’est pas labellisée et ne fait pas l’objet d’une curation qualitative. De plus, il s’agit souvent de formats courts et pas forcément pensés de façon didactique…

« Bref, il faut être ultra débrouillard pour s’en sortir ! ».

De son côté, Andrea expérimentait pas mal de cours payants en vidéo en espagnol pour compléter ses formations en dessin et aquarelle.

De leurs expériences est née l’idée de créer un outil complémentaire pour l’apprentissage amateur des métiers artisanaux, entre le stage chez l’artisan et la vidéo de démonstration Youtube, pour un prix accessible et un contenu qualitatif et didactique.

« Artisanatek cible les personnes qui souhaitent approfondir une passion sans forcément en faire un métier » explique Guillaume.

Cela peut aussi permettre à quelqu’un qui souhaiterait se réorienter professionnellement de tester une technique artisanale avant de se lancer plus concrètement.

Artisanatek vous propose, entre autres, de vous initier à l’art floral, au macramé, à la tapisserie en siège, à l’encadrement, à l’aquarelle, à la restauration de meubles, à la vannerie…

Chaque cours est dispensé par un artisan qualifié, sur plusieurs heures de vidéo, avec le descriptif des matières premières nécessaires et outils indispensables pour se lancer. Puis on passe à la réalisation de plusieurs projets afin d’apprendre les techniques spécifiques du savoir-faire abordé, ainsi que les erreurs possibles du débutant.

2. Si vous deviez résumer Artisanatek en 3 mots, ce serait…

Qualité : tant par le choix de nos professeurs qualifiés et passionnés que par notre format vidéo travaillé. Nous filmons simultanément avec plusieurs caméras pour bien montrer les gestes sous différents angles. Chaque cours est pensé en amont avec l’intervenant afin d’avoir une trame didactique parfaite et un apprentissage progressif.

Accessible : avec du contenu digital, nos cours sont disponibles n’importe quand et n’importe où. Nous tenons aussi à pratiquer des tarifs accessibles (entre 34,90 et 69,90 euros le cours vidéo de plusieurs heures). Nos cours de premier niveau ne demandent pas de prérequis, tout le monde peut se lancer ! Nous essayons toujours de proposer une liste de fournitures de base accessible afin de ne pas obliger nos élèves à des dépenses importantes avant même d’avoir commencé leur apprentissage.

Français : « Il s’agit d’un vrai choix de notre part, nous pourrions très bien avoir des artisans anglophones ou espagnoles » explique Guillaume. « Il nous semble primordial de mettre en avant l’excellence de notre artisanat local. Par ailleurs, nous ne tournons pas nos cours en studio mais directement dans l’atelier des artisans. C’est très important pour transmettre l’humanité de ces apprentissages, en retrouvant l’ambiance de l’atelier à l’écran » confirme Andrea.

3. Qu’est-ce que le digital a insufflé, implanté, modifié dans votre concept, votre façon de travailler ?

Le digital est la base de notre proposition avec les cours en vidéo. En même temps, nous traitons de sujets et de métiers qui sont tous sauf digitaux, où le contact humain et avec la matière sont très importants.

« Notre pari est de réussir à transmettre ces valeurs de l’artisanat à travers la vidéo, d’où nos déplacements dans les ateliers pour tourner. » confirme Andrea.

Nous avons aussi fait le choix de monter notre propre plateforme afin de pouvoir y intégrer des fonctionnalités d’échanges comme le forum dédié à chaque cours. Ce dernier permet d’être en contact direct avec le professeur et les autres élèves et de partager des photos de ses réalisations en cours. Nous souhaitions développer un « digital chaleureux et humain ».

« Nous sommes conscients de la difficulté d’amener le digital dans un milieu plutôt tourné vers les valeurs du compagnonnage que du numérique. » explique Guillaume. « C’est pour cela que nous ne proposons pas une rupture dans les modes d’apprentissage traditionnels avec nos cours en vidéo mais bien d’ouvrir les possibilités, de rendre plus accessible et de compléter cette transmission des savoir-faire. Toutes nos vidéos se concluent par : maintenant fermez votre écran et allez pratiquer ! ».

4. Comment choisissez-vous les artisans partenaires d’Artisanatek ?

Comme expliqué plus haut, tous les artisans et artistes sélectionnés par Artisanatek sont français.

Andrea et Guillaume commencent par choisir un thème, une technique au gré de leurs envies, de leur inspiration mais aussi des tendances qu’ils repèrent. Ils recherchent ensuite les artisans français qui maitrisent cette technique. Ils s’assurent qu’ils proposent déjà des cours ou des stages, habitués à transmettre leur savoir-faire et animés par cette envie de transmission. Andrea et Guillaume sélectionnent l’artisan ou l’artiste avec qui ils vont collaborer à la suite d’entretien avec chacun des candidats.

« Il s’agit d’entretien d’embauche mutuel ! Il faut qu’on ait plaisir à travailler ensemble aussi bien de notre côté que de celui de l’artisan. La confiance est primordiale. Ce n’est pas facile pour un artiste d’être filmé en train de créer, ils nous confient leur image ».

Andrea et Guillaume ne s’interdisent pas, un jour, de sélectionner plusieurs artisans pour une même technique. Chacun possède ses techniques, sa méthode d’apprentissage et sa sensibilité artistique. Il est donc intéressant de proposer plusieurs cours sur un même sujet. Par exemple, pour la tapisserie en siège, ils ont rencontré des tapissiers qui travaillent de façon traditionnelle avec du crin… et d’autres travaillant avec des méthodes et matériaux plus modernes comme la mousse. Ils ont décidé de privilégier l’apprentissage moderne dans un premier temps car plus accessible et moins onéreux pour des débutants. Mais nul doute qu’un volet plus traditionnel sera bientôt consacré à la tapisserie en siège sur le site !

5. Avez-vous une routine créative ?

Si le sujet d’Artisanatek est très manuel, pour autant Andrea et Guillaume passent beaucoup de temps devant leur ordinateur. Il leur est donc indispensable de s’aménager des respirations, des pauses pour se ressourcer.

Andrea s’octroie une heure de yoga par jour. En général elle travaille sur ordinateur pour Artisanatek la première partie de journée, puis elle passe au yoga avant de se plonger dans le dessin, la peinture ou la couture. C’est son sas de décompression. « Et cela fonctionne encore mieux avec mes cours de comédie musicale ! » s’exclame-t-elle !

 Pour Guillaume, il s’agit du temps passé dans son atelier d’ébénisterie. Il s’agit parfois de moment de concentration intense sur la conception d’un meuble, mais certaines autres tâches plus répétitives lui permettent de laisser son esprit vagabonder et trouver de nouvelles idées.

6. Quel est votre outil préféré ?

« Sans hésiter le ciseau à bois ! Il est à la fois techniquement simple et en même temps très polyvalent. On peut lui apporter plein de réglages pour des réalisations très différentes » confie Guillaume, l’ébéniste.

Pour Andrea, pluridisciplinaire, il est plus difficile de choisir un outil privilégié. Elle a donc choisi sa trousse à outils ! Cette dernière regroupe tous ses indispensables. Et si vraiment il ne fallait en choisir qu’un, elle opterait pour sa palette d’aquarelle, avant tout pour l’esthétisme de l’objet.

7. Quel est votre conseil pour oser créer, pour oser se lancer dans une nouvelle technique ?

« Il faut se laisser la place à la surprise et à l’erreur quand on se lance dans une nouvelle technique » explique Guillaume.

« On n’est pas dans un reels sur Instagram ! Il ne suffit pas de claquer des doigts pour que ça marche » confirme Andrea. « L’erreur est une réussite en soi, un passage obligé pour apprendre. »

En bon exemple : le cours de vannerie à venir est basé sur un panier né d’une erreur de tissage et qui est aujourd’hui l’une des créations phares de l’artisane Karelle Couturier.

« Accepter que cela prend du temps d’apprendre et qu’il faut profiter de ce temps au moins autant que de la réussite du projet fini » précise Guillaume.

«  Enfin, il faut identifier le bon outillage et savoir dans quel outil il faut accepter de mettre le prix dès le début et quels sont les autres outils qui nécessitent moins d’attention ou pour lesquels on peut avoir des équivalents chez soi » affirme Guillaume en précisant que c’est un des points importants traité en début de chaque cours afin que tout à chacun puisse s’équiper en connaissance de cause.

Par exemple, pour débuter en tapisserie en siège, il vous faudra investir dans un ramponneau, un simple marteau ne pourra faire l’affaire, même si les 2 outils peuvent paraitre très proches à un néophyte. A contrario, n’achetez pas un tissu à 300 euros du mètre pour vous exercer à votre premier habillage de fauteuil !

8. Avez-vous une initiative citoyenne, locale, associative… que vous aimeriez partager et faire connaître ?

Andrea et Guillaume sont très sensibles au recyclage et au réemploi. Adepte des recycleries et des encombrants, Guillaume crée la majorité de ses objets d’ébénisterie à partir de bois récupéré.

Bons randonneurs, ils n’oublient jamais de partir en ballade munis d’un sac plastique pour ramasser tous les déchets qui trainent en bord de chemin. Un geste simple à adopter par chacun d’entre nous ! Et pour ceux qui veulent aller plus loin, les associations pour l’environnement comme « The Ocean Cleanup » permettent de mutualiser nos efforts pour la planète.

9. Quels sont vos projets à venir ? Que vous reste-t-il à explorer ?

A très court terme, un cours de vannerie arrive sur le site tout début avril.

Andrea et Guillaume prévoient également de développer de nouveaux thèmes autour de la bijouterie et du travail du bois.

Actuellement les cours en ligne s’adressent à des débutants. Des cours de niveaux 2 sont à l’étude pour répondre à un public plus averti et proposer un approfondissement de chaque technique abordée (macramé, art floral, tapisserie, encadrement…).

Ils souhaitent aussi mettre en place une chaine Youtube, en complément des cours avec des astuces, des présentations courtes… sorte de carte de visite pour faire découvrir Artisanatek au plus grand nombre.

Enfin, Andrea continue d’alimenter le blog avec de nouveaux articles afin de donner des pistes de réflexion et d’inspiration à la communauté.

« Nos rêves vont vites, le temps est court ! » conclue Andréa pleine d’enthousiasme !

Nous souhaitons longue vie à Artisanatek, et avec ce projet, à l’envie de partage et d’apprentissage qui animent Andrea, Guillaume, leurs artisans partenaires, l’équipe I MAKE et vous tous passionnés du faire soi-même.