Rencontre avec Chantal Grainville, fondatrice de Thibêne

Chantal travaille dans l’industrie pharmaceutique, elle gagne bien sa vie et le quotidien suit son cours. Les plantes et leurs pouvoirs la fascinent, puisque

« à l’origine de chaque principe actif d’un médicament, il y a une plante. »

Pourtant une petite voix en elle s’interroge et veut aller au-delà :

« si une plante a des bienfaits, pourquoi l’associer à quelque chose qui va avoir des effets indésirables voire néfastes ? »

Et c’est comme ça, qu’en parallèle de son métier, Chantal commence à suivre des cours du soir en aromathérapie. Elle se forme aux vertus des plantes, aux huiles végétales et aux huiles essentielles, portée par l’envie :

« d’apporter du bien-être et d’aider l’autre. »

Elle quitte la pharmacie en 2002 pour bichonner son projet, le mûrir, le choyer, réfléchir à l’orientation qu’elle souhaite lui donner. De cette longue réflexion arrivée à maturation, elle créée Thibêne, en 2004.

Loin de l’industrie pharmaceutique, Thibêne est une société artisanale reposant sur la connaissance des plantes de sa fondatrice et sa maîtrise des synergies des huiles.

A l’origine de la création de chaque produit ? Beaucoup d’écoute, de discussions, d’échanges avec les autres, notamment ses clients, pour identifier les besoins.

Vient ensuite le temps de la formule, du juste dosage, des essais en laboratoire… impossible pour Chantal de savoir le temps qu’il faudra pour élaborer un produit et être entièrement satisfaite du résultat. Une chose est néanmoins certaine : chaque création, la plupart du temps certifiée Ecocert, est fabriquée en France à partir de matières premières pures et naturelles, sans conservateur, sans parfum de synthèse ni colorant ; majoritairement des huiles essentielles et végétales issues de l’agriculture biologique. Parmi ses chouchous, elle cite notamment le Bouclier Urbain, un complexe d’huiles, voile anti-pollution ou l’Elastibêne, un cocktail d’huiles essentielles diluées dans différentes huiles végétales pour nourrir la peau en profondeur.

Si à votre tour, vous souhaitez bénéficier des vertus des huiles végétales et huiles essentielles, bonne nouvelle : nous sommes ravis d’accueillir les produits Thibêne sur le site I MAKE. L’occasion de créer vos propres cosmétiques ou d’employer les huiles directement pour soigner votre peau ou soulager vos maux.

copyright : Tiny Little Craft.

1. Que signifie Thibêne ?

J’ai trouvé le nom en tournant les pages du dictionnaire ! Cela n’a pas une signification particulière, c’est plutôt l’association de mots qui ont une résonance, une sonorité qui me parlait : Tibet, tu es bien, par exemple…

2. Travaillez-vous seule ?

Oui, mais j’ai des associés. Et je suis secondée parfois sur des tâches précises comme des laboratoires pour les essais ou ma fille pour la partie communication, réseaux sociaux.

3. Quelle est votre huile essentielle préférée ?

C’est très difficile de répondre à cette question et cela va dépendre de ce que l’on recherche. Par exemple, dans ma salle de bains, j’utilise beaucoup l’huile de pépins de figue de barbarie qui a des propriétés anti-oxydantes et anti-âges exceptionnelles. Il faut savoir qu’une huile, contrairement à une crème, va traverser la barrière de la peau, on bénéficie donc bien mieux de ses vertus. Pour la santé, je dirais la ciste, qui combat les microbes et accélère la cicatrisation lors de coupures. Pour son odeur, je dirais le patchouli.

4. Quel est votre outil de travail préféré ?

Je n’ai pas de préférence ! Mais j’utilise beaucoup de pipettes, pour doser les formules.

5. Avez-vous adopté la philosophie du tout faire soi-même ?

Tout faire soi-même, c’est délicat. Mais en cuisine par exemple, je ne cuisine qu’à partir de produits frais, de saison, je n’achète jamais de surgelés ou plats industriels. J’essaye de réutiliser les choses, de les réparer, pour éviter de jeter. Je pense que le confinement nous a fait prendre conscience que nous étions tous responsables de la surconsommation et qu’il était urgent de revenir à l’essentiel.

6. Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans votre travail ?

Le retour des clients. Quand on prend le temps de me rappeler pour me parler d’un soin, qu’on le recommande…

7. Quelles sont vos sources d’inspiration ?

L’écoute. En ce moment par exemple, je travaille aux côtés d’une association qui s’engage auprès des femmes allaitantes. Souvent elles souffrent de douleurs comme des crevasses et nous cherchons des solutions pour les soulager, sans utiliser des huiles essentielles qui sont proscrites durant la grossesse et l’allaitement. Pour créer ce type de produit, il n’y a pas de secret : il faut du temps, du temps, du temps.

8. Que vous reste-t-il à explorer ?

Tout ! Je ne peux que répondre cela car il y a tant de choses à découvrir dans l’univers de l’aromathérapie et l’on apprend tous les jours. Et la retraite me direz-vous ? Mais je suis persuadée que la retraite, c’est vivre bien et comme je suis passionnée, je n’ai pas de raison de m’arrêter.

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Cette interview a été réalisée par Vanina Denizot.