A 36 ans, Claire, a un déclic :
« J’ai toujours voulu avoir ma propre entreprise et je me suis dit que si je voulais me lancer dans la création, c’était le moment. »
Nous sommes alors en 2007, et elle démissionne d’un poste de commerciale dans l’édition pour devenir artiste à plein-temps.
« J’a un peu tâtonné, mais rapidement j’ai eu envie de travailler le fil de fer et la vie a bien fait les choses puisque j’ai trouvé tout le matériel nécessaire au fond d’une grange. »

Pour réussir, elle se fixe des objectifs concrets :
« en vivre et obtenir un portrait dans le magazine Marie Claire Idées »
raconte-t-elle en riant. Pari tenu : ce reportage, qui décrit son quotidien de créatrice, la propulse définitivement dans cette nouvelle vie.
Avec De Beaux Souvenirs, Claire réalise des créations en fil de fer, pour des particuliers ou des boutiques telles que Bonpoint ou Berceau magique, mais souhaite aussi partager son savoir-faire.
« Rapidement, j’ai proposé sur mon e-boutique tout le matériel nécessaire au travail du fil de fer et j’ai écrit des ouvrages de loisirs créatifs. »
Désormais, c’est cet aspect qui occupe « 90% de son temps » même si, ce que Claire aime par dessus tout, c’est
« créer des grosses pièces, travailler en volume, construire des ensembles architecturaux, façonner des pièces uniques. »
En 2014, un peu de lassitude s’installe. Claire emporte avec elle en vacances un livre ancien sur le macramé. C’est un nouveau déclic et un nouveau souffle pour elle qui se plaît désormais à mêler le fil de fer et la corde :

« je crois que j’aime bien les techniques oubliées »
s’amuse-t-elle.
Vous aussi, vous avez envie d’expérimenter ces deux techniques créatives pouvant même être associées ? Retrouvez l’essentiel du matériel pour vous lancer sur I MAKE.

Quelle est votre madeleine créative ?
Je pourrais en citer plusieurs car enfant j’étais très créative et j’essayais toujours d’inventer de nouvelles techniques. Par exemple, j’avais réalisé une série de tableaux avec des épluchures de crayons taillés ou je piquais les ciseaux à bois de mon père pour sculpter. Je me souviens aussi de ma tante qui était couturière, abonnée au magazine 100 Idées, qui nous donnait régulièrement les numéros, après les avoir lus ; ou encore du première numéro de Marie Claire Idées : j’avais une vingtaine d’années et je me suis mise au point de croix.
Quelle est votre couleur préférée ?
Le bleu turquoise. Un bleu frais et pimpant qui m’évoque la couleur de la mer ou celle de bijoux à l’esprit bohème.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Tout. Cela peut-être une photo, un film, un objet, la nature, l’architecture… j’ai des cahiers remplis de croquis.
Où travaillez-vous ?
J’ai longtemps eu un atelier, aménagé dans une vieille maison vigneronne. Maintenant que j’habite en ville, je travaille partout. Même par terre, sur un tapis, je peux créer.
Avez-vous adopté la philosophie du tout faire soi-même ?
Oui, depuis toujours. Ma mère était très artiste et bricoleuse c’est certainement pour cela que j’ai toujours cherché à faire par moi-même, y compris réparer la machine à laver ! J’aime bien aussi offrir des cadeaux home made comme des bijoux, par exemple.
Que vous reste-t-il à explorer ?
Il y a quelques mois, j’ai acheté beaucoup de bobines d’osier pour essayer la vannerie avec l’envie, toujours, de mélanger les techniques et les matières.
Quel est votre conseil pour oser créer ?
De se lancer à l’aveugle, d’oser se planter. De pratiquer, de persévérer.
Comment voyez-vous la suite ?
J’aimerais continuer sur cette lancée, déjà bien amorcée, de ventes de fournitures pour permettre aux autres de créer autour du fil de fer et du macramé. Dans la même veine, j’ai envie de développer des e-books, des tutos en ligne, des kits, des vidéos explicatives… Tout en me dégageant du temps pour bâtir de belles pièces uniques et ainsi, conserver intacte l’envie de créer.

Cette interview a été menée par Vanina Denizot.