Il y a 4 ans, Elise est partie vivre aux Etats-Unis. Avide de la culture bouillonnante de ce pays, elle y rencontre des femmes créatives et des collectifs de femmes entrepreneuses qui l’inspirent.
Pendant sa grossesse, Elise s’est essayé à la broderie et y a trouvé un très bon moyen de s’exprimer. Depuis son enfance, elle collectionne tout type d’images et va rapidement intégrer cette passion à la broderie pour réaliser des photos brodées, sur papier ou sur textile.
Devenant maman, l’idée de l’entreprenariat s’impose à elle avec l’envie de parler des sujets importants qui l’animent et qui font débat dans l’Amérique du moment : le féminisme, le droit des minorités, des différences…
C’est ainsi qu’avec du fil et une aiguille, elle va broder son point de vue d’immigrée française aux Etats-Unis, puis, petit à petit, donner des cours de broderies. Dans la suite logique, elle réalise désormais des kits de broderie et autres arts créatifs. Ainsi est né The Comptoir.
Aujourd’hui de retour en France, en Anjou plus précisément, Elise continue à créer des kits de broderie, toujours inspirés par ses années aux Etats-Unis et les grandes thématiques qui l’anime. I MAKE est ravie de compter ces kits engagés parmi notre sélection de kits de broderie !

1. Si vous deviez résumer en 3 mots votre univers ?
Engagé, coloré et rétro
2. Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans votre travail ?
Rencontrer mes clients.es. Voir ce que mon travail peut évoquer chez elles et chez eux. Recevoir des messages de gens malades, alités, confinés me disant qu’avoir fait de la broderie pendant ces périodes difficiles les a beaucoup aidé. Recevoir des messages de femmes qui me remercient de parler de sujets qu’on voit peu abordés et qui sont tabous comme la perte d’un enfant, le cancer, la perte d’une trompe, de l’utérus ou d’un sein. Le plus gratifiant c’est de voir qu’avec une aiguille, du fil et un bout de tissu ou de papier, mon travail a un impact direct sur leur vie, je ne suis pas là juste pour faire des jolies broderies.
3. Quel est votre conseil pour oser créer ?
Ne surtout pas s’autocensurer et se dévaloriser, et laisser son syndrome de l’imposteur à la porte de l’atelier ! Si les autres y arrivent il n’y a pas de raisons que vous n’y arriviez pas. Et surtout, se lancer coute que coute! L’échec est aussi une réussite!
4. Quel type de cadeaux faites-vous quand vous les réalisez vous-même ?
Je couds beaucoup pour mes proches, ou je brode évidemment des broderies personnalisées sur des photos de famille. Mes proches savent aussi très bien me dire “J’ai adoré ta dernière création sur Insta » alors je prends note et je garde cette idée sous le coude pour le prochain cadeau!!!
5. Qu’est-ce que le digital a modifié dans votre façon de travailler ?
Cela m’a apporté une certaine proximité avec énormément de gens dans le monde entier, que ce soit grâce aux réseaux sociaux ou aux marketplaces comme I MAKE. J’ai moins de temps et d’opportunités depuis 18 mois pour voir les gens en vrai, donner des cours et participer à des marchés, mais j’ai virtuellement rencontré énormément de gens et c’est très rafraichissant. J’ai aussi ce luxe de pouvoir travailler chez moi, dans mon cocon créatif et c’est très agréable.
6. Avez-vous adopté la philosophie tu “tout faire soi-même” ? Qu’aimez-vous faire vous-même ?
Au maximum oui, surtout depuis que j’ai mes enfants. Je couds la grande majorité de nos vêtements, je fais mes produits d’entretien, je jardine. Les cadeaux que j’offre sont majoritairement réalisés par mes soins. Je suis encore loin d’être autosuffisante mais un jour peut-être !
7. Que vous reste-t-il à explorer ?
Tellement de choses! J’ai tellement d’idées de créations, de techniques, de kits, de collaborations. Je ne suis pas prête de m’ennuyer!!!!

Cette interview a été menée par Zoé Dubois et Marion Taslé.