Eva rentre fraîchement d’une pause estivale salutaire : depuis la crise sanitaire du COVID-19, sa petite entreprise ne connaît pas la crise. Et pour cause : alors que les Français enfournaient du pain à la chaîne pour tenir bon durant le confinement, La French Baguette livrait des kits complets en série pour réussir un bon pain croustillant et surtout, composé d’ingrédients 100% made in France.
Mais l’histoire de La French Baguette a commencé auparavant, il y a à peu près un an et demi. Pourtant, rien ne prédestinait Eva à se lancer dans cette aventure entrepreneuriale au bon goût de do it yourself.
« J’ai travaillé vingt ans à la télévision, en tant que chef de projet et productrice. Le rythme était très intense et je voyageais beaucoup à l’étranger pour créer ou réadapter de nouveaux formats d’émissions ».
A la naissance de sa fille, Eva poursuit sur sa lancée en l’emmenant dans ses valises puis réalise, que passé trois ans, la petite fille a besoin de stabilité. La famille se sédentarise à Paris mais la charge de travail est toujours trop importante. Alors, Eva prend une décision radicale :
« Je me suis dit, quitte à changer de vie autant le faire à fond ! Nous sommes partis vivre au bord de la mer et j’ai passé un CAP cuisine ! Cela reste toujours les plus belles années de ma vie car j’ai su m’écouter. »
Son CAP en poche, hors de question pour Eva de se lancer dans la restauration. L’idée d’un souvenir qui se mange à envoyer, d’une baguette à expédier en guise de carte postale prend forme, et en trois mois, tout est lancé. Grâce à son concept et son enthousiasme, Eva persuade certains anciens collaborateurs d’investir dans La French Baguette, obtient des subventions de la région et un soutien solide de Trouville, ville où elle habite. Elle commence par présenter son produit dans les offices du tourisme de Normandie et la presse suit. Au point que l’équipe du Louvre la repère et lui commande une baguette, croquante à souhait et toujours 100% française, en série limitée. Désormais, c’est chez I MAKE que vous pouvez retrouver l’ensemble des produits de la marque. Parce que nous sommes convaincues que le do it yourself est l’avenir, que le local et le fait-main sont les paris de demain, et que le faire soi-même ne se cantonne pas à la déco et aux loisirs créatifs.

1. Si vous deviez résumer en trois mots votre univers ?
Folie, enthousiasme, passion.
2. Travaillez-vous seule ?
Non, j’ai été rejointe en janvier 2020 par Lucile. Nous sommes deux véritables couteaux-suisses. Je pense qu’il est dangereux d’être vraiment seule à la tête d’une entreprise, alors j’ai eu envie que Lucile soit autonome sur tout. Ensemble, nous gérons autant la logistique, le commercial, la communication…
3. Où travaillez-vous ?
Je déteste travailler dans un bureau alors nous avons loué une maison ! Cela nous permet d’avoir un espace de stockage et d’avoir un espace de travail commun. Et puis surtout une cuisine, ce qui me permet d’expérimenter plein de recettes.
4. Quel est votre outil de travail préféré ?
Un fouet de cuisine
5. Qu’aimez-vous créer vous-même ?
J’aime créer de l’agro-alimentaire qui se transporte ! En France, il y a environ 4000-5000 exploitations et seulement quelques centaines parviennent à expatrier leurs produits car les normes de la douane qui sont extrêmement strictes. Alors, en ce moment, je travaille sur un camembert en forme de poudre à livrer… Il faut trouver la recette parfaite sans évidemment perdre en savoir-faire et en goût. Actuellement, le produit est en test laboratoire et devrait sortir prochainement.
6. Quelle initiative citoyenne, locale, associative… aimeriez-vous faire connaître ?
Working Trouville. Un espace de travail, un réseau, un lieu qui soutient les entreprises de la ville. Propulsée par ce collectif, Trouville a vraiment fait un travail extraordinaire pour le lancement de La French Baguette et de manière générale, la ville offre un vrai soutien aux jeunes cadres qui s’installent ici.
7. Quel est votre conseil pour oser créer ?
Ne pas écouter les conseils ! Que cela soit durant ma carrière à la télévision ou pour La French Baguette, j’en ai entendu des « Il faut que », des « oui mais ». Cela ne m’a jamais empêché de me lancer, d’accomplir et même, d’avoir du succès. Car je pense que, dès lors que l’on veut créer et entreprendre, il faut oser être libre et innover. A partir de là, je pense que les choses s’enchaînent plutôt naturellement.
8. Comment voyez-vous la suite ?
J’espère que nous pourrons développer plein de produits dans le même esprit que la baguette et du camembert. Et j’espère aussi avoir plein de concurrents qui feront le choix du made in France et made in Europe ! Car saviez-vous que 80% des souvenirs en France sont fabriqués en Chine ?
Suivez Eva:

Cette interview a été réalisée par Vanina Denizot.