Rencontre avec Laura, fondatrice de La petite biche rose

En matière de création, elle se définit comme une impulsive. Une chose est certaine, même si elle s’est spécialisée dans les arts du fil, Laura aime toucher à tout et expérimenter en permanence. Une appétence qui lui vient de son enfance et qui s’est tout sauf tarie avec le temps.

« Papier-mâché, bijoux… avec mes grands-mères, mon père, petite, j’ai toujours bricolé et mes parents m’achetaient tous les coffrets de loisirs créatifs qui sortaient sur le marché. »

Au point que la jeune femme, frondeuse et pleine d’assurance, vende dès ses 10 ans des bijoux home made sur le marché de Noël de son village. Laura se lance dans des études sans pour autant renoncer au plaisir de la création et du do it yourself.

« En 2015, c’était l’engouement du tissage aux États-Unis, pas encore ici. Je m’y suis mise, en même temps que le macramé. »

Laura fait ça pour le loisir, mais très vite la création prend de l’ampleur et devient l’équivalent d’un job étudiant. La jeune femme fait face à des commandes et est même contactée par la maison d’édition Mango pour écrire un livre autour du tissage.

« Une super expérience mais qui a signé aussi la fin d’un cycle. On me demandait de plus en plus de reproduire les mêmes modèles. Or moi, ce qui m’intéresse c’est le processus créatif, la recherche, pas forcément la répétition. »

Alors Laura continue ses découvertes et ses apprentissages : elle devient addict au tricot tout en testant aussi la broderie, le crochet… Sur son blog, on déniche patrons gratuits et tutos.

« Pour le moment, mon équilibre, je le trouve grâce à ma profession libérale qui me plaît énormément et me laisse le temps nécessaire pour créer librement, répondre positivement à des collaborations sans pour autant me mettre la pression. »

Et c’est comme cela, que Laura a accepté de faire partie des contributeurs et contributrices de la team I MAKE, notamment pour la réalisation d’un petit essuie-main en fil de chanvre, confectionné au point tulipe.

« J’aime mettre en avant des matières naturelles, des teintures qui ne sont pas faites à la chaîne, de façon industrielle. »

Et même si elle est estampillée arts du fil, Laura, avec le temps, explore de plus en plus de nouvelles techniques créatives :

« Je travaille beaucoup autour de la résine en ce moment, je retape de vieux meubles, je cuisine beaucoup… j’ai de plus en plus envie de me diversifier. »

Découvrez le blog de Petite biche rose :

1. Avez-vous un pseudo, un surnom ?

Oui, Petite biche rose ! Petite biche, contrairement à ce que l’on croit fait référence à un insecte qui porte ce nom et non pas au petit animal de la forêt ! Il a donc un sens caché. Et le vieux rose pastel est définitivement ma couleur préférée. Ce pseudonyme, je l’ai choisi de façon spontanée à mes débuts sans penser forcément qu’il allait me suivre longtemps… mais maintenant il fait partie de mon identité. D’ailleurs, quand je rencontre des gens pour la première fois, ils disent souvent : « Tiens, c’est la petite biche ! »

2. Quel est votre outil de travail préféré ?

Les aiguilles à tricoter. Circulaires ou droites, peu importe.

3.Quelle est votre matière de prédilection ?

Sans hésitation, le mohair. On peut tout faire avec : bonnet, écharpe, pull, coussin, plaid… c’est une matière doudou sans être trop épaisse, très aérienne et vaporeuse. Je la trouve intemporelle et elle s’adapte à toutes les tenues, à tous les styles.

4. Où créez-vous ?

Partout ! Cela peut être dans mon canapé, sur mon lieu de travail… Mais j’ai la chance d’avoir une maison avec une pièce qui tient à la fois lieu de dressing, d’espace de stockage et d’atelier. J’y passe énormément de temps, notamment lorsqu’il faut choisir les matières, les couleurs… Pour travailler mes patrons et tricoter, je m’assois sur un gros ballon de gym. Cela permet d’adopter une meilleure posture et de se gainer, sans effort !

5. Quand créez-vous ?

Tout le temps ! Cela peut être le matin très tôt, la journée entre deux rendez-vous ou le soir de retour du bureau. Il n’y a pas d’heure pour la création !

6. Quel type de cadeaux faites-vous quand vous les réalisez vous-même ?

Dans leur chambre, mes parents ont notamment un grand macramé en guise de tête de lit ! Mais je ne prends pas le temps de faire à mes proches autant de cadeaux home made que je voudrais. J’offre mes essais patrons et j’aime bien faire des châles ou des petits bijoux pour les femmes qui m’entourent. Pour mon père ou mon compagnon, je peux réaliser par exemple des bonnets alpaga en mailles serrées.

7. Comment vous voyez-vous dans dix ans ?

C’est drôle car je me pose très souvent la question. J’aimerais que mon travail fonctionne très bien et peut-être m’associer pour pouvoir me dégager du temps pour la création. A côté, je me vois bien sûr poursuivre mon blog mais surtout être à la tête d’une marque dans le domaine des loisirs créatifs ou pourquoi pas d’une boutique. Quelque chose en tout cas de concret, de tangible.

8. Comment utilisez-vous le site I MAKE ?

Je l’utilise bien sûr pour les produits vendus dans l’e-boutique. Quand on cherche le matériel pour tester une nouvelle création, on tâtonne souvent… Donc d’avoir tout au même endroit facilite la tâche et est un gain de temps.

Suivez Laura :

Cette interview a été réalisée par Vanina Denizot.