Rencontre avec Lydie, fondatrice des patrons de couture Lou and me

Lydie l’annonce presque d’emblée dans notre conversation, comme un aveu. Elle ne vient pas d’une famille d’artiste, et n’avait jamais envisagé « le luxe de vivre de sa passion. » Travaillant dans les assurances depuis une dizaine d’années, elle va pourtant avoir un premier déclic, à la naissance de sa fille aînée.

« Pendant ma grossesse, je me suis prise de passion pour la couture, j’ai confectionné l’intégralité de sa garde-robe et de la décoration de sa chambre. »

Et c’est finalement l’arrivée de sa deuxième fille qui va lui donner l’impulsion, l’audace d’entreprendre.

En 2011, Lydie fonde sa marque de patrons couture pour enfants, Lou and me, et se jette dans le grand bain en participant au salon Créations & Savoir-faire.

« Cela m’a permis de me faire tout de suite connaître et d’avoir une clientèle instantanément. »

A l’époque, les marques de patron couture sont encore peu nombreuses sur le marché et Lou and me se fait connaître grâce à des collections intemporelles, accessibles aux débutants.

« Mes patrons couture ont souvent des points techniques qu’il est facile de contourner pour simplifier le modèle : on retire un col, on évite une poche… Mais en réalité, les personnes doutent souvent au début de l’ouvrage et peu à peu se prennent au jeu. »

Avec l’arrivée de sa troisième fille, en 2016, Lydie affirme plus que jamais l’identité de marque :

« Je suis définitivement inspirée par la mode enfantine pour filles. D’ailleurs, mes filles participent activement à Lou and me, je leur fais essayer les prototypes, les photographie pour présenter les créations… »

Ce sont donc ces patrons filles que vous pouvez retrouver sur I MAKE.

Ainsi, si Lydie n’a pas été dans un environnement créatif petite, elle s’est bien rattrapée depuis. Car elle a désormais fait de la couture sa petite entreprise ; mais aussi, aux côtés de ses filles, une affaire de famille. Au point d’envisager pour la suite, de développer une collection de patrons couture mère-fille.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Mes filles. Mais quand on créé, l’inspiration est partout, en permanence. Par exemple, quand je regarde une série, je ne peux m’empêcher d’observer leurs vêtements.

Où créez-vous ?

J’ai la chance d’avoir un petit atelier dans la maison. J’y travaille, entourée de mes machines et de mes ordinateurs, de mes tissus. J’ai le luxe d’être à la maison tout en ayant mon espace.

Quelle est votre couleur préférée ?

Cela va dépendre du contexte et de la saison. Par exemple, pour les filles, j’aime beaucoup le gris-rose que l’on retrouve aussi beaucoup dans ma boutique. Pour moi, je préfère le moutarde ou bleu canard.

Quel est votre outil de travail préféré ?

Le perroquet, cette règle ronde utilisée en couture. Sinon, je fais une collections d’anciens ciseaux couture et de jouets machines à coudre pour enfant que je chine ou que l’on m’offre.

Quelle est votre routine créative ?

Quand je crée un patron, je pars toujours d’un tissu qui m’inspire. Je travaille ensuite le patron digitalisé en travaillant la gradation, c’est-à-dire les tailles. Puis je réalise des prototypes et quand tout est validé, je rédige la fiche explicative et je m’occupe des photos. Tout cela se fait petit-à-petit, généralement il faut compter au minimum un mois.

Quelles sont les difficultés les plus fréquemment rencontrées dans votre travail ?

Je dirais que la difficulté principale est de se différencier tout en restant sur des modèles intemporels. Il faut se demander en permanence : « Qu’est-ce que je peux apporter de plus ? »

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant ?

Les personnes qui osent se lancer dans la couture grâce à mes patrons. J’ai mis en ligne il y a longtemps un patron gratuit « Robe Poppy », simplissime pour débuter. Encore aujourd’hui, il est téléchargé 50 à 100 fois par jour ! Cela fait vraiment chaud au cœur. Certaines prennent même le temps de m’envoyer des photos de leurs réalisations.

Que vous reste-t-il à explorer ?

Oser faire des modèles femme.

Découvrez l’univers de Lydie :

Cette interview a été réalisée par Vanina Denizot.