Rencontre avec Mathilde Le Floch, fondatrice de Couturist

Plus jeune, Mathilde est sensible aux activités manuelles. Elle aime les arts plastiques, la sculpture… mais surtout, elle est déjà passionnée par l’idée de réparer. Elle transforme et réinvente des bijoux cassés, customise d’anciens vêtements. Un intérêt tapi dans un coin de sa tête qui ne va pas déterminer immédiatement ses choix de carrière, puisque la jeune femme se dirige dans un premier temps vers une école de commerce et un master marketing. Elle devient ensuite Chef de produit, développant des lunettes de soleil.

« Finalement, je trouvais déjà de l’intérêt dans la création car il y avait toute la conception du produit, son design, ses fonctionnalités… »

Après plusieurs années en tant que salariée, elle lâche son poste et décide de monter son entreprise. Un choix qui aurait pu en effrayer plus d’un, mais pas Mathilde.

« Cela me faisait si envie et cela me paraissait tellement logique que cela ne m’a absolument pas effrayé. Ce qui me faisait rêver dans le fait de monter mon entreprise, c’était de gérer un projet de A à Z, d’avoir une grande liberté, de faire énormément de rencontres et d’être dans un apprentissage permanent », résume-t-elle.

Mais si finalement Mathilde est convaincue et portée par ses désirs d’entrepreneuriat, encore faut-il trouver un concept. Là encore, surgissant de ses plaisirs d’enfant, il s’impose à elle.

« Je me suis lancée dans la couture durant le confinement et j’ai eu envie de monter un projet qui réduise l’impact environnemental de la mode. J’avais aussi envie qu’il s’adresse à différents profils de couturiers et couturières : les débutants, celles et ceux qui se sont lancés dans la couture sans forcément beaucoup connaissance ou de matériel, ou encore les passionnés désireux de consommer plus responsable. »

A tous ces profils de couturiers et couturières, Mathilde apporte une réponse : Couturist !

Si Mathilde devait résumer en trois mots sa toute jeune entreprise, ce serait : « upcycling, éco-responsable, accessible. » Mais concrétement, Couturist ce sont des kits upcycling permettant de travailler un vêtement que l’on a déjà chez soi et de le transformer pour – au lieu de le jeter ou de le laisser dormir dans son placard – le mettre de nouveau et lui offrir une seconde vie.

« Transformer ce que l’on a déjà oblige à penser la création différemment », détaille Mathilde qui rappelle « qu’une benne de vêtements est jetée chaque seconde dans le monde et moins d’1% des textiles sont recyclés. »

1- Où travaillez-vous ?

J’ai deux lieux de travail puisque j’ai aménagé un bureau dans le salon avec tout le matériel nécessaire pour penser de nouveaux kits. Je suis également intégrée à un incubateur situé au cœur de Paris, Schoolab qui m’accompagne notamment sur la partie stratégique et administrative.

2- Avez-vous une routine créative ?

J’aime chercher l’inspiration un peu partout : dans les rues, la presse, les réseaux sociaux… Puis lorsque j’ai accumulé suffisamment de matière, je dédiée une à deux journées entières à la création pour ne pas être interrompue.

3- Quel est votre outil de travail préféré ?

Évidemment ma machine à coudre ! Elle symbolise la dernière étape pour obtenir la création finale. Elle permet de se détendre et d’être fière de ce que l’on a fait.

4- Quel est votre artiste favori ?

Je pense à Paulo Coelho, l’auteur de l’Alchimiste qui résonne avec mes envies d’entrepreneuriat.

5- Quel type de cadeaux faites-vous quand vous les réalisez vous-même ?

J’aime offrir des kits DIY que je réalise la majorité du temps moi-même. Cela incite les gens à se lancer dans le fait-maison. Il peut s’agir par exemple de produits ménagers, de cosmétiques ou de kits couture.

6- Quelle initiative citoyenne, locale, associative… aimeriez-vous faire connaître ?

Schoolab qui m’accompagne au quotidien, mais aussi l’incubateur La Ruche qui a lancé le programme à l’écosystème très fourni, les Audacieuses. Il accompagne les entrepreneuses qui bâtissent des projets écoresponsables.

7- Quel est votre conseil pour oser créer ?

Prendre le temps. Car il faut du temps pour soi afin de laisser libre cours à la création.

8- Comment voyez-vous la suite ?

J’aimerais proposer un catalogue très complet de patrons et kits autour du recyclage, accompagnés de vidéos, de tutoriels… D’ici la fin de l’année, j’aimerais que Couturist propose une dizaine de modèles à la vente.

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Cette interview a été menée par Vanina Denizot.