Son papa était passionné de plantes et en a même fait son métier en devenant paysagiste. Alors pour Olivier Bachelot, c’est une évidence : il suit une formation horticole à son tour et enchaîne les métiers divers et variés, avec toujours le végétal comme fil conducteur : vendeur de graines de fleurs, chef de rayon jardinerie dans la grande distribution… C’est à l’occasion d’une expérience particulièrement enrichissante chez Gamm vert qui souhaite développer son offre dédiée à l’auto-production (ruche, poulailler, potager…) qu’Olivier identifie un produit qui n’existe pas encore sur le marché. Un potager en bois naturel, made in France.
« Le bois utilisé pour réaliser des mini potagers est toujours traité. L’idée était vraiment de proposer une solution sans traitement avec du bois qui vienne de France. J’ai choisi le Douglas pour cela ; produit en France, il est dense, résistant, durable. »
A l’époque, Olivier découvre également le concept de Keyhole Garden, largement répandu en Afrique, porté par de nombreuses ONG. Il s’agit d’un jardin potager circulaire, composé d’un trou central dans lequel placer son compost. Les plantations, tout autour, bénéficient de cet apport (nutriments, humidité) et grandissent ainsi dans un auto-système très vertueux puisqu’il nécessite moins d’arrosage et attire aussi les insectes utiles. Enthousiaste et toujours aussi passionné, Olivier tient Mon Petit Potager.
« Pour convaincre, j’ai créé un prototype que j’ai commencé à tester moi-même et à installer chez des copains. »
En deux ans, tout s’enchaîne : les grandes enseignes de jardinerie sont séduites par ces modèles qui rendent le potager plus facile et vraiment responsable. Chez I MAKE nous sommes ravis, à notre tour, de proposer ces produits aussi simples d’accès qu’innovants.
Car si le Keyhole Garden reste sa pièce phare, Olivier a étendu sa gamme de produits, toujours naturels et français, à l’image de ces composteurs (en bois naturel pour changer du plastique !) ou de son Balcomposteur, le chouchou des citadins : un mini potager en hauteur, sur deux niveaux avec composteur intégré. Les prochaines étapes ? Assurément un poulailler et le développement d’éléments pour l’aménagement extérieur.

Si vous deviez résumer en trois mots votre univers ?
Jardin, biodiversité et partage.
Travaillez-vous seul ?
Non, désormais Mon Petit Potager, c’est une équipe de menuisiers et le reste des salariés gère la partie commerciale, la distribution… Au total, nous sommes quatorze.
Quel est votre outil de travail préféré ?
Une petite pelle plantoir, idéale pour tous les petits travaux de jardinage.
Qu’est-ce que le digital a modifié dans votre façon de travailler ?
Il nous a surtout permis d’avoir une visibilité très forte sur nos produits, dès leur lancement. Cela est passé par de très belles rencontres comme celle avec Chantal, la fondatrice de Plantezcheznous, un site qui met en contact les propriétaires d’un terrain et les jardiniers frustrés pour du cojardinage et du partage de récolte ! Enfin, le numérique permet aussi d’être en contact direct avec nos clients.
Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans votre travail ?
Contribuer, non pas à sauver la planète, mais à ce que les gens se reconnectent avec la nature, la terre nourricière et (re)découvrent combien elle est belle.
Quelles sont les difficultés les plus fréquemment rencontrées ?
Je n’en ai pas vraiment eues mais l’emballage reste un sujet complexe. Dans notre logique vertueuse en faveur de l’environnement, j’aimerais réduire au maximum les emballages de nos produits. Mais pour le moment, c’est difficilement possible. Alors, on cherche des solutions.
Avez-vous adopté la philosophie du tout faire soi-même ? Si oui, que faites-vous vous-même ?
Je fabrique des petits éléments, comme un nichoir pour les oiseaux, mais je ne suis pas très bricoleur. Par contre, avec mon épouse et nos quatre enfants, nous sommes très attentifs à l’alimentation pour réduire les déchets.
Comment vous voyez-vous dans dix ans ?
Mon rêve ultime serait que, dans dix ans, tout le monde se soit mis au potager ! Pour redécouvrir la saveur et la fraîcheur de fruits et de légumes que l’on cultive soi-même.

Cette interview a été réalisée par Vanina Denizot.