Le point commun entre Olivier et de David ? Être arrivés dans la couture un peu par hasard, par des chemins détournés et, de fil en aiguille, en avoir fait leur véritable métier.
Le premier était comédien dans une troupe de théâtre lorsqu’il s’est essayé à la réalisation de costumes d’époque. C’est un déclic.
Quant au second, il se lance dans la confection de rideaux lors de l’aménagement d’un appartement avant de progressivement passer des premiers ourlets à un niveau avancé.
Tous deux, réunis par leur passion, se rencontrent dans l’émission de télé « Cousu Main ». Très vite, ils échangent ensemble autour de la difficulté de trouver des patrons pour homme dans le monde de la couture.
Et c’est ainsi que leur vient l’idée de lancer les Beaux Gosses, marque proposant des patrons de couture pour les hommes et rien que pour les hommes. Des « patrons pour hommes contemporains et accessibles » afin d’habiller l’homme moderne. Désormais les patrons des Beaux Gosses sont disponibles en ligne mais également vendus à travers le monde, notamment en Belgique ou en Finlande.

Avez-vous une œuvre (picturale, littéraire, ciné, etc.) qui vous procure toujours de l’émotion ?
Oliver : Oui ! Le premier film que j’ai vu au cinéma fut Peau d’Âne de Jaques Demi et je n’ai toujours pas atterri. C’est grâce à ce chef d’œuvre, que je suis devenu comédien, chanteur, couturier et costumier. D’ailleurs, on y parle couture dans ce film !
Quelle est votre citation (créative) préférée ?
Olivier : “La vie est trop courte pour s’habiller triste »
David : “On ne crée bien que lorsqu’on fait avec passion !”
Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans votre travail ?
Olivier : J’avoue que je suis toujours ému quand je croise un(e) client(e)s dans la rue et qu’il (elle) me montre qu’il (elle) porte un vêtement dont nous avons dessiné le patron. C’est extrêmement gratifiant.
David : Ce sont les retours de nos client(e)s et la joie de découvrir leurs réalisations, partagées sur les réseaux. Voir que nous apportons aux gens le plaisir de coudre pour eux ou leurs proches, on adore !
Qu’est-ce que le digital a modifié dans votre façon de travailler ?
Olivier : Franchement, nous n’aurions jamais pu nous lancer dans cette aventure sans les techniques actuelles. Nous vivons à 600 km l’un de l’autre. Sans les mails, Whatapps et autres réseaux sociaux, il nous serait impossible de travailler ensemble, ni de faire connaitre notre travail.
David : Nous travaillons d’abord à l’élaboration d’un prototype par du « patronnage » le plus souvent manuel. Ensuite, le digital intervient très vite dans le processus, la gradation et la finalisation du patron et des livrets. Mais Internet nous permet aussi d’être très connectés avec nos clients, via les réseaux sociaux.
Quelles sont vos dernières expérimentations créatives ?
Olivier : Pour ma part, je suis en train d’expérimenter un drôle de mélange. Je vais tenter de réaliser un de nos blousons-teddy en utilisant d’anciennes ceintures de kimonos brodés (des obi). Hâte de vous montrer le résultat.
David : Chez Patrons les Beaux Gosses, on est en expérimentation créative permanente : on a tellement d’idées de projets, la liste ne fait que s’allonger ! Les projets, c’est ce qui nous porte au quotidien.
Travaillez-vous en musique ? Si oui, quelle est votre playlist pour créer ?
Olivier : Oui ! Quand je couds, cela m’aide à garder l’énergie. Cela peut aller du baroque à de la variété en passant par du jazz. Par contre, jamais quand je dessine un patron. La musique a tendance à prendre trop de place dans mon esprit et m’empêcherait de me concentrer.
Quels sont vos projets à venir ?
Olivier : Notre projet principal est d’être en avance sur notre planning au moins une fois, juste pour voir ce que ça fait. Plus sérieusement, nous avons pleeeein d’idées et d’envies de prochains patrons. Nous avons également pas mal de demandes de collaborations avec des marques que nous aimons, ce qui nous touche beaucoup. Bref, pleins de projets !
Avez-vous adopté la philosophie du tout faire soi-même ?
Olivier : En ce qui concerne ma garde-robe, j’avoue que je n’achète plus grand chose (à part les chaussures évidement). Il m’arrive même de demander à Nathalie (l’épouse de David, une perle) de me tricoter un pull ou deux. Pour le reste, n’étant absolument pas bricolo, j’avoue que c’est plus compliqué.
David : Le bricolage écolo occupe pas mal de place dans ma vie quotidienne…Cela passe notamment par le compostage des déchets, la fabrication de ma lessive et de la plupart des produits ménagers. Je couds aussi des lingettes démaquillantes pour les femmes de la famille.
Découvrez l’univers des Beaux Gosses :

Cette interview a été menée par Vanina Denizot.