« C’est de la sève qui coule dans mes veines », annonce d’emblée Sophie qui a grandi au Cap-Ferret entourée de fleurs dans l’entreprise familiale.
« J’ai grandi dans l’arrière-boutique de ma grand-mère à ramasser des brindilles pour réaliser des petits bouquets. »
Sa grand-mère est fleuriste, deux de ses filles le sont aussi et elle tient absolument à ce que son unique petite-fille prenne la relève. Adolescente, Sophie envisage un temps d’être photographe-reporter pour le plaisir du voyage, avant de se ranger aux conseils avisés de sa famille. Elle enchaîne donc un CAP et un Brevet Professionnel qui fait l’effet d’une révélation :
« j’ai découvert tout l’aspect créatif de la décoration florale, il faut développer un vrai sens artistique. »
A 19 ans, Sophie ouvre une petite boutique de fleurs et s’installe à son compte.
« J’ai eu l’intuition que le salariat n’était pas fait pour moi et j’ai sauté sur cette opportunité ».
Le succès est là et Sophie ne s’arrête pas. Elle ouvre un stand dans un marché-couvert et fait l’acquisition d’une seconde boutique. En plus des boutiques, du management d’une équipe, Sophie se retrouve à gérer l’évènementiel avec 70 à 80 mariages par an en moyenne qui s’ajoutent au reste.
« Un matin, j’ai eu un déclic et j’ai dit stop. J’ai décidé de vendre. Cela fonctionnait très bien, trop presque. Cela devenait lourd pour mes épaules. Et puis, j’étais maman de trois enfants, mon mari était souvent en déplacement, il fallait que je lève le pied pour profiter de ma famille. La vente s’est faite très rapidement, preuve que j’avais bien fait de suivre mon instinct. »
Renouant avec la liberté et l’esprit plus léger, Sophie décide néanmoins de conserver la partie évènementielle :
« J’adore fleurir les moments marquants de la vie des gens », résume-t-elle.
Lors du premier confinement, elle voit les mariages s’annuler les uns après les autres. C’est alors que germe l’idée de créer des kit et box de fleurs séchées pour que les personnes puissent réaliser, de chez eux, leurs propres DIY fleuris.
« Faute de temps, je refusais souvent des demandes de couronnes de fleurs pour des enterrements de vie de jeune fille et cela me frustrait terriblement. J’ai donc décidé de lancer des kits de couronne de fleurs. Enfin, au second confinement, j’ai proposé également à la vente des bottes de fleurs », sourit Sophie, pleine de ressources.
Désormais, nous sommes ravis d’accueillir et de vous proposer la créativité et le savoir-faire de Sophie dans l’espace boutique d’I MAKE.

1. Si vous deviez résumer en trois mots votre univers :
Poésie, nature et couleur.
2. Travaillez-vous seule ?
Oui ! Et j’y tiens désormais. Je retrouve ma liberté et beaucoup plus de souplesse que lorsque je gérais une équipe. Cependant, je travaille parfois aux côtés d’autres professionnels car je fais de la formation et de la stratégie commerciale.
3. Quel est votre outil de travail préféré ?
Sans hésitation mes ciseaux ! J’adore glaner des fleurs lors de balades dans la nature, donc je les garde toujours sur moi.
4. Quelle est votre couleur préférée ?
Le blanc ! Et le jaune évidemment puisque c’est la couleur du soleil.
5. Où créez-vous ?
Dans ma cabane au fond du jardin, construite par mon mari ! Elle est très confortable car elle fait tout de même 40 m2 ! J’y ai installé une partie stockage et j’ai également une grande table sur laquelle je prépare mes bouquets, mes kits…
6. Qu’est-ce qu’il y a de plus gratifiant dans votre travail ?
Les retours des clients. Je ne suis pas lassée et toujours touchée par leurs compliments.
7. Quelles sont vos dernières expérimentations créatives ?
J’aime tout tester, c’est indispensable pour moi de créer ! Le scrapbooking, la pâte fimo, le tricot, l’origami… dernièrement, je me suis essayée à la gravure sur bois.
8. Quel est votre conseil pour oser créer ?
De ne pas avoir peur car on ne peut que se faire plaisir en créant. Au pire, on se trompe et on recommence. Il faut persévérer car la créativité appelle la créativité.
Suivez Sophie Gomes de Miranda :

Cette interview a été menée par Vanina Denizot.